D’où ça vient ?
La Sécurité sociale n’a pas toujours existé. C’est une création qui remonte au 19ème siècle et qui est issue du mouvement ouvrier et de ses combats.
Sur fond de crise et de grandes grèves, les travailleurs se sont alors organisés pour venir en aide aux retraités, aux malades, à ceux qui perdaient leur emploi. Les travailleurs versaient volontairement une part de leur salaire dans un pot commun, c’était de la solidarité à l’état pur !
Ce système a évolué au fil du temps. De conquêtes sociales en négociations avec les patrons et le gouvernement, syndicats et mutuelles se sont battus pour étendre le système. Et c’est avec le Pacte social, conclu par les syndicats et les employeurs, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que la Sécurité sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui a vu le jour : un système complet d’assurances sociales, régi par l’Etat et les interlocuteurs et acteurs sociaux (patronat, syndicats et mutuelles), sur base de cotisations obligatoires.
COMMENT ÇA MARCHE ?
La Sécurité sociale repose sur 3 régimes (travailleurs salariés, indépendants et fonctionnaires). Les travailleurs salariés représentent 80% des personnes concernées par la Sécu.
Pour ces derniers, c’est à l’ONSS (Office national de Sécurité sociale) que sont versées les cotisations des travailleurs et des employeurs. Cet organisme finance les différentes branches de la Sécurité sociale selon leurs besoins.
Les 7 branches de la Sécu :
- Soins de santé et maladie-invalidité
- Pensions
- Chômage
- Allocations familiales
- Accidents du travail
- Maladies professionnelles
- Vacances annuelles (ouvriers)
La santé (soins de santé, incapacité de travail et invalidité) et les pensions représentent la plus grosse part des dépenses de la Sécurité sociale, soit plus de 70% du budget. Nous sommes donc loin des stéréotypes qui visent les « chômeurs profiteurs ».

Soit un pot commun de plus de 70 milliards qui aide 11 millions de personnes !
Si la Sécu est un instrument fédéral, la 6ème réforme de l’Etat en a transféré une partie vers les entités fédéres (Wallonie, Bruxelles, Flandre et Ostbelgien). Il s’agit des allocations familiales et d’une partie des soins de santé. Ces matières sont donc, pour le moment, dans une période transitoire.
Notons aussi que, sur les 11 milliards attribuées aux matières liées à l’emploi, seule une grosse moitié concerne le chômage complet. La moitié restante est répartie entre les crédits-temps, le chômage temporaire, les prépensions, les frais de fonctionnement… (source : ONEM).
Travailleurs, employeurs et Etat versent une contribution dans un pot commun :
- Les travailleurs versent une partie de leur salaire brut (13,07%) dans le pot commun. Ce sont les cotisations sociales. Sur la fiche de paie, on appelle ça les cotisations ONSS.
- Les employeurs versent aussi une partie (actuellement de 30% mais ramenée à 25% à partir de 2018) du salaire brut des travailleurs dans le pot commun.
C’est un salaire socialisé qui revient aux travailleurs via des remboursements de soins de santé, leur pension, des allocations familiales, etc.
Attention ! Gouvernement et patronat ont tendance à appeler les cotisations sociales des « charges ». Un vocabulaire utilisé volontairement pour faire croire que la Sécu est un « poids » inutile qui pèse sur les entreprises et les finances publiques. Objectif ? Obtenir de nouvelles réductions de cotisations sociales et, petit à petit, détricoter la Sécurité sociale.
- L’Etat fédéral contribue également en versant une quote-part forfaitaire dans le pot commun.
- Depuis quelques années, un « financement alternatif » a été mis en place. L’idée étant de financer la Sécu par autre chose que les cotisations, notamment pour compenser la réduction de la« quote-part » de l’Etat dans le pot commun mais aussi pour combler les réductions de cotisations versées par les patrons. Le financement alternatif est composé d’une partie des recettes de la TVA (23%), des accises et du précompte mobilier.
TOUT LE MONDE ! Nous sommes toutes et tous des « profiteurs » de la Sécu !
La Sécu, ce sont des revenus de remplacement et de complément dont tout le monde bénéficie lors d’événements heureux (allocations familiales, pension…) ou en cas de coup dur (maladie, accident de travail, chômage…).
Une jambe cassée ? Besoin de médicaments ? La Sécu prend en charge une partie de vos frais médicaux.
Sans la Sécurité sociale, un accouchement vous coûterait 2.500€ au lieu de 370€ actuellement.
Votre entreprise vous licencie ? La Sécu vous verse une allocation de chômage.
Départ à la retraite ? La famille s’agrandit ? Accident de travail ? C’est toujours la Sécurité sociale qui intervient !